“Faire le vide pour faire le plein” : renouer avec le vide regenerant

Cette phrase de Monique Sidelsky, sculptrice, m’accompagne depuis de nombreuses années.

En début d’année, je me suis souhaité du “vide créateur”, et je l’ai souhaité à de nombreuses personnes autour de moi.

Si cette phrase parle de créativité, elle parle également de comment instaurer des moments de « vide » dans sa vie pour accéder à davantage de bien-être, et je le crois, à des moments de plénitude. Elle parle aussi d’une autre forme de “vide”, le vide ressourçant, régénérant.

Le trop-plein est la norme, et cela peut même être enthousiasmant, rassurant, dans une société qui le promeut, comme une gratification. L’idée même du « vide », du « rien », parait incongrue. Ralentir peut être source d’angoisse. S’autoriser des moments de vide dans ce contexte peut faire peur et ne pas avoir de sens.

L’idée aussi d’un acte « gratuit », non productif, ne va pas de soi dans cette société qui valorise l’action et la performance : il peut apparaitre comme une perte de temps pure et simple…sembler inutile et vain.

Or nombreuses sont les personnes à souffrir du trop, à l’exprimer, et pourtant à avoir du mal à accueillir le “moins”, le “vide”, et encore plus à lui laisser volontairement place. Avec pour résultat, un mal-être qui peut aller jusqu’à mettre sa santé en danger.

Car en effet le trop-plein dans ses extrêmes peut mener au burn-out, à la dépression, à un manque de clarté sur ses aspirations, ses besoins, à un manque de recul. A une coupure d’avec soi-même. Ignorer le vide est risqué à plus ou moins court terme. Dans un coaching ou dans l’accompagnement d’une transition professionnelle, nous abordons quasiment systématiquement ces sujets car la confusion ressentie vient souvent de ce trop-plein qui a étouffé les désirs, et même les pensées. La mise en place de nouvelles habitudes, de nouvelles pratiques, va souvent de pair avec un accompagnement.

Or pourquoi faire le vide ?

·       Pour recharger nos batteries, reprendre souffle et énergie

·       Pour nous reposer

·       Pour laisser notre cerveau, notre mental, au repos

·       Pour retrouver un sentiment de plénitude

·       Pour créer, retrouver de nouvelles idées

. Pour se sentir respirer et être en phase avec le souffle de la vie

…Il y aurait de nombreuses autres raisons. Pensez-vous à d’autres raisons pour lesquelles vous avez besoin de laisser place au vide ?

Quand je parle de “vide”, ce n’est pas nécessairement ne rien faire, même si ça peut être aussi cela.

Comme dans la nature, la jachère régénère les sols, et un sol régénéré donne vie à nouveau. On voit souvent dans ces champs des fleurs de toutes natures. Il arrive fréquemment que des personnes qui se retrouvent en situation de transition professionnelle aient besoin d’un temps de “jachère”, sans projets, ni plans, pour se retrouver, et parfois même simplement retrouver des désirs, des envies. Comment pouvoir s’orienter si l’on ne sait plus ce qui nous ce qui nous guide?

Certains partent marcher, faire du vélo, en voyage, font un break d’une façon ou d’une autre pour mettre un terme à un rythme trop vif, et marquer le passage à autre chose, nouveau, différent, parfois finalement inconnu.

Le vide, le fait de ne pas se donner d’objectifs, d’être dans une dimension où notre être va pouvoir s’exprimer, nous régénère dans notre corps, nos pensées, nos émotions, notre façon d’être au monde, de penser le sens et la suite de nos actions, de notre vie.

 Peut-être vous posez-vous la question de comment faire le vide ? 

·       Ecrire chaque matin

·       Avoir une pratique méditative, de yoga, de respiration en vous réveillant

·       Jouer d’un instrument de musique

·       Cultiver son jardin

·       Lire

·       Aller marcher

·       Cuisiner

·       Chanter

. Etre ermite quelque temps, prévoir du temps seul/seule

Il existe tant de façons de faire le vide, d’être avec soi-même, d’être tout simplement, sans objectif. Avec le RIEN. Regarder le ciel, écouter les oiseaux, contempler un paysage….Il est si facile de retomber dans le “faire”, le sujet est de trouver quelquechose qui vous fait “être”, sans préoccupation d’une action…

…Mais avant tout, un rituel qui ne doit surtout pas être productif ni se positionner en terme de performance !

 Alors pourquoi pas profiter de l’été pour instaurer un rituel, qui permette d’inscrire le vide dans votre vie, et idéalement, dans votre vie quotidienne ?

Un rituel sans but, qui permette de cultiver la présence à soi, même si c’est déstabilisant au début et que vous avez l’impression que vos pensées partent dans tous les sens ou même si vous ressentez de l’angoisse. Peu à peu, autre chose va se passer. Une pratique qui permet de se reconnecter à son souffle, à l’ici et maintenant, dans la vie même. Un vide qui recentre, qui aligne avec soi-même. Un vide qui régénère, et sans que ce soit son but, laisse la place à l’inattendu, à la rencontre avec soi-même, au calme, à la vie même.

Si en plus vous vous dites que vous en avez assez de votre job, que vous avez envie d’autre chose, que vous ressentez de l’inconfort dans votre vie actuelle, si vous commenciez par inscrire des instants de vide dans votre journée et par voir ce qui se passe ?

Les mois d’été sont un moment idéal pour commencer, et pourtant, attention à ne pas recréer des « vacances productives » en enchainant visites, activités, performances sportives !

Je ne peux personnellement pas m’en passer. Depuis des années, ces rituels ont transformé mes journées et ma vie, en calme, en énergie, en créativité, en conscience, en présence à moi-même…et aux autres ! Le vide ressourçant.

Et vous, avez-vous réussi à instaurer des moments de “vide” dans votre vie, et quels bénéfices en retirez-vous?

 

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